L’apport en nature d’un véhicule est une opération permettant à un entrepreneur de contribuer au capital social d’une société, lors de sa création ou d’une augmentation de capital, en apportant un véhicule plutôt qu’une somme d’argent. Le véhicule devient alors un actif de l’entreprise. Ce processus, bien que présentant des avantages certains, est encadré par des règles juridiques et fiscales spécifiques.
Évaluation du véhicule
La première étape, et sans doute la plus importante, est l’évaluation précise du véhicule (voiture, moto, scooter, bateau…). Cette valeur déterminera le nombre de parts sociales que l’apporteur recevra en contrepartie de son apport. Pour éviter tout litige et garantir une évaluation objective, il est fortement recommandé de faire appel à un expert automobile indépendant ou à un professionnel de l’évaluation.
Il est important de noter que la valeur à prendre en compte est la valeur vénale du véhicule, c’est-à-dire le prix auquel il pourrait être vendu sur le marché à un instant donné. L’objectif est de refléter la réalité économique de l’apport. En cas de surestimation avérée, les associés s’exposent à une responsabilité solidaire envers les tiers pendant 5 ans. La détermination de la valeur du véhicule ne doit pas prendre en compte les fluctuations futures du marché.
Aspects juridiques : formaliser l’apport
L’apport en nature d’un véhicule doit être formalisé par écrit. Deux documents sont essentiels :
- Le contrat d’apport en nature: Ce contrat, pour lequel il est conseillé de se faire assister par un professionnel du droit, décrit en détail les caractéristiques du véhicule (marque, modèle, état, kilométrage) et précise sa valeur. Le contrat doit également stipuler clairement les modalités du transfert de propriété du véhicule à la société. .
- Les statuts de la société : L’apport en nature doit être intégré aux statuts de la société. Ces derniers doivent mentionner l’identité de l’apporteur, la description du bien apporté, sa valeur et le nombre de parts sociales attribuées en contrepartie. Les statuts doivent également préciser les conditions d’acceptation de l’apport par les autres associés, ainsi que les droits et obligations qui en découlent. Le transfert de propriété du véhicule à la société doit être constaté par écrit, soit dans les statuts, soit dans un acte séparé annexé aux statuts..
Commissaire aux apports : un acteur clé
La loi impose, dans certains cas, la nomination d’un commissaire aux apports. Ce professionnel indépendant est chargé de vérifier la valeur des apports en nature et de garantir aux associés que l’opération est équitable.
Dans ce cas, SECOFI Audit vous accompagne, contactez-nous !
La nomination d’un commissaire aux apports est obligatoire pour la création d’une SARL si :
- La valeur de l’apport en nature est supérieure à 30 000 euros.
- La valeur totale des apports en nature représente plus de la moitié du capital social.
Il est important de noter que même lorsque la loi ne l’impose pas, le recours à un commissaire aux apports est vivement conseillé. Son rapport d’évaluation, qui devra être annexé aux statuts, permettra de dégager la responsabilité des associés en cas de litige ultérieur.
Approbation de l’apport et immatriculation
L’apport en nature, une fois évalué par le commissaire aux apports, doit être soumis au vote des associés lors d’une assemblée générale. L’approbation de l’apport doit être consignée dans un procès-verbal..
Une fois l’apport en nature approuvé, la société peut être immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS). L’apport en nature est considéré comme libéré au moment de l’immatriculation de la société..
Les différentes formes d’apport en nature
Il existe plusieurs formes d’apport en nature, chacune ayant des implications juridiques différentes :
- Apport en pleine propriété : L’associé cède la propriété du véhicule à la société.
- Apport en jouissance : L’associé prête le véhicule à la société pour une durée déterminée.
- Apport en usufruit : La société a la jouissance du véhicule pour une durée maximale de 30 ans, l’associé en conservant la nue-propriété.
- Apport en nue-propriété : La société devient propriétaire du véhicule, mais l’associé conserve l’usufruit, c’est-à-dire le droit de l’utiliser et d’en percevoir les fruits.
Le choix de la forme d’apport dépendra des besoins de la société et de la situation de l’apporteur.
L’apport en nature d’un véhicule représente une alternative intéressante à l’apport en numéraire pour les entrepreneurs.
Exemple d’apport d’un bateau pour une activité nautique
Imaginons une société spécialisée dans l’organisation de croisières touristiques. L’un des associés souhaite apporter son voilier, d’une valeur estimée à 50 000 euros, au capital social de la société.
Voici les étapes importantes à suivre:
- Évaluation du bateau: Un expert maritime indépendant sera chargé d’évaluer le bateau en tenant compte de son état général, de son année de construction, de son équipement et de sa valeur sur le marché. Cette évaluation déterminera le nombre de parts sociales que l’apporteur recevra en contrepartie de son apport.
- Rédaction d’un contrat d’apport en nature: Un contrat écrit devra être rédigé, précisant les caractéristiques du bateau, sa valeur et les modalités de transfert de propriété à la société. Ce contrat devra être conforme aux réglementations en vigueur et devra être annexé aux statuts de la société.
- Nomination d’un commissaire aux apports: La nomination d’un commissaire aux apports sera probablement nécessaire dans ce cas, car la valeur du bateau (50 000 euros) est supérieure au seuil de 30 000 euros mentionné dans les sources pour une SARL. Le commissaire aux apports aura pour mission de vérifier l’évaluation du bateau et de s’assurer que l’apport est réalisé de manière équitable.
- Approbation de l’apport et immatriculation de la société: L’apport en nature, après avoir été validé par le commissaire aux apports, devra être approuvé par l’ensemble des associés lors d’une assemblée générale. Une fois l’apport approuvé, la société pourra être immatriculée au RCS, moment auquel l’apport en nature sera considéré comme définitivement réalisé.
Avantages et points d’attention :
- Avantage: L’apport en nature du bateau permet à la société de disposer d’un actif essentiel à son activité sans avoir à débourser de liquidités.
- Point d’attention : L’apporteur du bateau devra s’assurer que la société dispose des assurances nécessaires pour couvrir les risques liés à l’exploitation du bateau.
L’apport en nature d’un véhicule tel que le bateau dans notre exemple, peut devenir un levier efficace pour la création ou le développement d’une activité nautique.