L’accès à la formation professionnelle via le Compte Personnel de Formation (CPF) va connaître une évolution majeure à partir du 1er mai : les bénéficiaires devront désormais débourser une contribution de 100 euros pour suivre une formation, comme l’a confirmé le gouvernement après une réunion avec les partenaires sociaux en avril.
Cette mesure était dans les tuyaux depuis quelques mois, mais son format définitif restait incertain. Désormais confirmée, elle prévoit que chaque salarié utilisant les fonds de son CPF devra payer 100 euros en plus du coût de la formation. Ce reste à charge forfaitaire a pour objectif de rééquilibrer le financement des formations et d’inciter une participation financière des bénéficiaires.
Bien qu’elle vise à économiser plus de 200 millions d’euros dès 2024, la mesure suscite des réactions mitigées. Les syndicats ont protesté contre cette disposition, arguant que cela pénaliserait les salariés aux revenus modestes, qui sont ceux ayant le plus besoin de se former.
Au 1er mai 2024, le CPF c’est :
Une contribution réévaluée chaque année
Les contours précis de cette disposition ont été dévoilés dans un projet de décret soumis à la Commission Consultative Nationale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (CNNCEFP). Il est stipulé que cette contribution sera réévaluée chaque année en fonction de l’indice mensuel des prix à la consommation hors tabac des ménages.
Pas de reste à charge pour certains bénéficiaires
Toutefois, certains profils échappent à cette obligation, et pour eux aucun reste à charge ne sera exigé :
- les demandeurs d’emploi
- les salariés bénéficiant d’un abondement de leur employeur pour leur formation
Utiliser son compte CPF pour le permis moto sera plus complexe
En parallèle, une autre mesure impacte le CPF : un durcissement des conditions d’accès au financement du permis moto via le CPF a été confirmé. Face à l’ampleur de la demande, le gouvernement restreint désormais l’éligibilité à cette formation. Ainsi, il ne sera plus possible de financer un permis moto si l’on possède déjà un permis voiture, et vice versa. Cette décision fait suite à une loi adoptée en 2023, ouvrant l’accès au financement par le CPF à tous types de permis.
Ces changements interviennent dans un contexte où la formation professionnelle est un enjeu crucial pour l’employabilité et l’évolution des carrières. Alors que l’État espère réaliser des économies grâce à ces mesures, il est essentiel de surveiller leur impact sur l’accès à la formation, notamment pour les publics les plus fragiles économiquement.